Mukashi Kaizoku
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Jeanne || Avec le canon d'un flingue entre les dents, c'est sûr qu'il est plus difficile de gueuler. { Terminée

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Ven 1 Fév - 0:35
Stinson Hannibal Jeanne





Carte d'identité

Dénomination ; Je me présente sous "Jeanne", mais mon véritable prénom offert par ce...cher père, est Hannibal. Il voulait un garçon ; pas de bol.
Surnom ; Jeannette, Hanni', Jeannot lapine pour les plus suicidaires, ou bien Mamie Jeanne, mais là je ne sais pas pourquoi.
Âge du perso ; J'ai vingt-cinq ans.
Faction ; Pirate, enfin, je suppose.
Camp ; Celui qui garantit ma survie.
Objectif(s) ; Vivre ma vie comme je l'entends. Apprendre à souffrir. Trouver l'Hippopotame. Chercher le sens du mot "Aventure". Ressentir l'envie, le désespoir, l'espoir, l'attente, la douleur, et tant d'autres. Savoir faire confiance. Non, je ne suis pas tarée, je suis juste hippopotame.


Mes requêtes

Grade ; Charpentier, inventeur/forgeron, Supernova (enfin si c'est possible !)
FDD | Capacité ; Fruit Mythique du Basilic | Début du Haki de l'Observation (Mais le haki après, dans le rp)
Équipement ; Un petit couteau et un bras mécanique
Sourire d'une idée

Spoiler:


« J’aime. Je n’aime pas. J’aime. Tu aimes ? Alors je n’aime pas. »

Raisonnement irrévérencieux. Raisonnement qui ne va pas à une telle femme. Raisonnement inutile. Raisonnement sans queue ni tête. Certains passent du coq à l’âne. Toi, tu diras que tu passes du mulet à la poule. D’autres murmureront tes défauts dans ton dos. Tu te retourneras, et d’une simplicité aussi effrayante que si tu avais haussé le ton, tu leur susurreras le contraire : Je ne suis pas ce que vous dites, alors, taisez-vous. Oui, taisez-vous si vous ne connaissez pas. Clore vos lèvres ne devrait pas être difficile, en ce monde, il vaut mieux laisser le silence se faire roi pour ne pas se prendre une balle entre les deux yeux. C’est ta logique, depuis l’enfance. La logique d’une petite enfant, une enfant avec le canon d'un flingue pointé entre les dents.

« Mon plus grand rêve ?…Être un hippopotame. »

Encore un raisonnement qui ne colle pas, mais tu te gardes de le murmurer devant les autres humains. Tu penses à ta survie. Tu penses à toi. A toi seule. Si pour garder quelques minutes d’existence tu dois faire tomber un étranger du haut d’un précipice, oh, tu le feras, sans hésitation. Hésiter, ton opposé. L’hésitation n’est pas ton compagnon, tu es certaine de toi, tes gestes restent implacables, avec une raison, un but, un objectif, sans pitié ni remord. Non, les remords, on les enterre : ils tirent vers le bas, et toi ? Tu dois escalader, tu dois nager, et non te noyer. Ta mère a eu le malheur de porter un poids, son sort ? Un mystère de plus voilé par ton sourire.

« Tu as l’intention de m’étudier longtemps ? Attention, moi, je sais tirer. »

A nouveau ce petit sourire caustique, saupoudré d’une pointe d’hypocrisie, d’un regard étincelant, mais qui ne laissera pas passer la moindre provocation. Tu as le droit de provoquer, ton rang d'emmerdeuse, de reptile te l’accorde, c’est même ton devoir ; provoquer. Ton seul amusement. On s’incline, on bafouille, on s’excuse. Tu es un danger méconnu, évidemment que l’on va te croire ; tes iris angoissent le monde, et le monde ne préfère pas connaître l'au-delà de ce regard, après tout, on le croirait inhumain. Mais ça, ce sont les murmures. Gardons les murmures en tant que masque. Oui, en tant que masque. Dans la réalité, seul à seule, juste entre toi et moi…Approuverais-tu ma réponse, si jamais je te renvoyais une de ces piques dont tu as le secret ? Une petite anecdote, un coup de fouet, un intérêt apporté sur ta personne, une claque, un baiser, un frôlement. Dis-moi, aurais-je le droit, ou bien mourrais-je ? Léger ricanement, gloussement provocateur, ta tête se penche sur le côté et tes yeux se plissent ; vil serpent.

« Essaie, on verra bien. La vie est faite pour les tentatives. »

Jeanne, incroyable Jeanne, incrédule Jeanne…Où sont tes tentatives ? Où sont tes petits essais ratés ? Les nettoies-tu à la va-vite pour survivre, pour continuer de voiler ton âme et ton imagination ? Tu n’es pas ce que tu prétends, n’est-ce pas Jeanne ? Tu es certes implacable, tu es certes joueuse, tu es certes quelque peu cruelle, mais ce que tu n’es pas Jeanne, ce que tu tentes avec effroi et précipitation mêlés d’éviter, c’est la mégalomanie. La mégalomanie d’un dragon. Tu l’as vu, crachant ses flammes, tu l’as vu, ignorant même la raison. Tu ne veux pas en être victime, certainement pas. C’est comme une atteinte à ta liberté, une chaîne lacérant ton cou, oh oui…Une épée effleurant sensuellement tes seins, prête à lentement transpercer ton cœur. Ta raison ; ta principale arme. Une raison fougueuse et sauvageonne, une raison connue de personne. Pourquoi, Jeanne, pourquoi t’apeurer de ton propre sang ? La solitude est ta condamnation, pour taire une violence devenue malédiction.

« Amusante, comme hypothèse. Mais revenons-en à l’hippopotame. »

Éviter les sujets qui te fâche, éviter ce qui pourrait te piéger. Tu n’aimes pas les barreaux, les prisons, le noir, l’isolement, les colliers. Ça t’étouffe, ça t’empoisonne, ça te détruit petit à petit, ça t’inquiète. Alors, il faut bondir, ramper, étirer un sourire hypocrite, et même en dernier recours ; lancer un regard meurtrier. Jamais. Toujours. Ne jamais se laisser piéger. Toujours courir et se cacher. Voilà pourquoi le matin, tu aimes le noir, et le soir tu préfères le blanc ; tu ne veux pas que l’on devine tes pensées, ce serait risquer ta vie, et tu y tiens trop, malgré son ennui. A nouveau un soupir de ta part, toujours aussi facilement agacée. Mais Jeanne, cet agacement…Est-il réel ou bien factice ? Oui, la question est là…Es-tu une vérité à toi seule ou bien un masque égoïste pour éviter de te faire tuer ?

« Vérité, mensonge. Et bien moi, je dis que tu m’emmerdes. »

Crue, platonique, légère, sifflante. Ta voix prend aux tripes. Penses-tu ce que tu dis ? Dis-tu ce que tu penses ? Tu n’aimes pas les muselières, c’est peut-être la raison qui te pousse à trouver une échappatoire, oui, une échappatoire. Éviter la mégalomanie. Éviter le cauchemar, avant qu’il ne soit trop tard…L’ennui, Jeanne, c’est que tu es déjà perdue. Tu le sais, lorsque tes iris observent tes mains ; tu vois à travers. Tu ne t’appartiens plus, ça te rend folle, ça t’empêche même de ressentir une quelconque émotion telle que la joie, ou la colère. Mais tu dis t’amuser, tu te dis libre, tu te dis prête à tout pour arriver à tes fins, mais ma tendre Jeanne, ma succube Jeanne…Quelles sont tes intentions, en ce monde de solitude et de peine ?

« Un secret. Caché dans la gueule d’un hippopotame. »

Ton sourire s’étire, tes yeux se voilent ; on dirait que tu redeviens une enfant. Mais l’enfant a aussi son venin, et ce que tu souhaites, tu aimerais tant en parler, parler au monde, parler à autrui, parler sans redouter les crocs d'une bête éternelle. Un mot de travers peut t’envoyer dans les abîmes, alors, garde pour toi tes rêves et tes chimères, oui garde-les pour toi…Une certaine mélancolie. Un infime scintillement dans ces pupilles. Jeanne, pourquoi tu ne te ressembles pas ? Pourquoi hier ne correspond pas à demain ? Pourquoi peux-tu haïr et aimer une personne en un même moment ? Quel est ton secret ? Comment fonctionnes-tu ? Ta personnalité est trop complexe. Tu es trop complexe, Jeanne. Te caches-tu finalement ? Ce que je raconte n’est-il que mensonge et fausseté assemblés ? Jeanne, dis-moi, par pitié, réponds-moi.

« Un hippopotame, ça ne parle pas. »

…Aurais-je compris ? Ton menton qui tremble, simple manie ; je me rapproche. Tout est-il lié à l’hippopotame ? Faut-il te poser cette question ? La question saugrenue, la question d’un hippopotame. Tout se rapporte à cet animal, absolument tout. Malheureusement Jeanne, je ne vois pas le monde à ta manière ; tout de gris vêtu. Cependant, je pense que je connais ton rêve caché, un rêve caché dans ton imagination. Le raconterais-je aux yeux qui nous lisent, ou bien attendrais-je que tu dénies offrir un certain intérêt à ton entourage ?

« Tais-toi, tu m’ennuies. »

Dire ce que tu penses…Dire ce que tu penses…Peut-être tiendrais-je un indice entre mes paumes ? Jeanne, tu n’aimes pas que l’on te fouille, ta cervelle t’appartient, c’est tout ce qu’il te reste. Ton doigt qui se pose sur mes lèvres, ton petit sourire ironique ; chut, c’est un secret entre nous. Partages-tu souvent des secrets, Jeanne ? Autant que tu courbes l’échine, c’est-à-dire peu. Oui. Oui, qu’importe le rang de ton interlocuteur, on aura beau te frapper, tu ne crieras pas. On aura beau t’insulter, tu ne pleureras pas. Jusqu’à ce que l’on voit tes os à force de t’écorcher, ton regard restera glacial et froid ; un saurien dont les crocs ne cessent de le démanger. Mais chut oui, c’est un secret…Un secret aussi immense que ton imagination.

« Mon intérêt ; un simple murmure. La souffrance. »

Tu as vécu dans des draps en soie, tu t’es lavée dans des diamants, tu as vu le feu d’un reptile fou, tu as aperçu ton futur dans ses iris tremblantes. Non, tu ne deviendras pas comme lui, tu en as peur, tu ne le souhaites pas, mais ça commence Jeanne, le processus commence et bientôt, tu deviendras aussi inutile que les humains exécrés, si ce n’est déjà fait. T’enfuir, voilà ton désir le plus cher. T’enfuir. Disparaître. T’ôter la vie si nécessaire, mais c’est une valeur trop grande, alors, tu préfères subir, en silence. Le silence est roi. Le silence est céleste. Alors, ma chère, ton intérêt, ta passion ; la souffrance. Tu veux sentir ton cœur se blesser, tu veux goûter ton bras coupé, tu veux tant et plus te battre pour une cause, une cause autre que ta survie et ta solitude. Te battre pour des amis, pour un amant, pour une idée, pour une justice. Jeanne…La grande Jeanne est déjà mégalomane, trop tard. Son regard frôle l’horizon, une horizon un peu rouge.

« Le soleil va bientôt se lever. Tu aimes le soleil ? Dans ce cas, je le hais. »

Faire ce que les autres n’ont jamais faits. Devenir quelqu’un d’unique. Un frôlement dans une dérision. Une idiote dans un corps de sainte. Oui, tu es une sainte, Sainte-Jeanne. Petite déchue noyée dans sa propre absence de souffrance. Tu t’accoudes au balcon, tu inspires, tu soupires, tu ris. Rire d’agonie. Jeanne, quel est ton rêve le plus doux, ton imagination la plus téméraire, ta solitude la plus grandiose ?

« A ce qu'il paraît, je souhaiterai vivre ce que les autres vivent. A ce qu'il paraît, j’aimerai devenir ce que les autres n’ont su devenir. A ce qu'il paraît, j’aimerai voguer sur les eaux comme personne, explorer les terres, explorer les cieux, explorer la romance. A ce qu'il paraît, j’aimerai sauter de cet étage et courir jusqu’à un navire, pour me laisser embarquer, et finalement frôler la mort, sentir la douleur, me noyer dans une monstrueuse gueule. Mais tout cela n'est qu’à ce qu'il paraît, et je ne pourrais jamais découvrir un tel univers. Et pourtant...Dieu sait que j’en ai envie ; l’envie d’ouvrir la porte et de partir vers la souffrance, car sais-tu ce que je suis ? »

Non.

« Un dragon qui envie le sol. »


Biographie

Jeanne || Avec le canon d'un flingue entre les dents, c'est sûr qu'il est plus difficile de gueuler. { Terminée Lucife12

« Il était un hippopotame. Un hippopotame dans son lit blanc. Cet hippopotame était bien jeune, gros et fringant. Mais surtout, il semblait être un bel ignorant. Cet hippopotame là se nommait L’hippopotame, et tous les animaux s’abreuvant au lac le connaissaient sous ce nom. Ils venaient, ils repartaient, sous les yeux d’un hippopotame un peu triste. »
« Pourquoi était-il triste ? »
« Parce qu’il ne pouvait pas sortir de son lac. C’était un très beau lac, le plus majestueux de toute la savane, un petit bout de paradis. L’hippopotame y était tombé quand il était petit. »
« Mais alors, pourquoi vouloir en partir ? C’est insensé. »
« C’est une histoire, Jeanne. L’histoire de L’hippopotame. »
« Raconte la suite, raconte la ! »
« Ce jeune hippopotame voulait fuir ce lac, car il était seul, tout seul, et que sa famille l’attendait, non, pas que sa famille. L’aventure, la joie, la beauté, l’inconnu…Il voulait voir ce que les autres animaux regardaient, il voulait ressentir autre chose que la boue sur ses pattes, que l’eau dans sa gueule. Il voulait devenir beau, aussi beau que le lion, le zèbre, la girafe et le chacal. Oui, il ne voulait plus être un simple hippopotame, sans destin, sans passé, sans futur. »
« Il est sorti du lac ? »
« Oui, à son grand malheur. »
« Pourquoi ? »
« Il était trop ignorant…Que…Sale monstre, sors d’ici ! Ne la touche pas ! »

Et tu fuyais, d’un pas lent, comme si tu te fichais du regard haineux de cette femme, de cette mère. Oui, tu t’en foutais, car elle ne comptait pas, mais la petite fille aux cheveux rouges qu’elle serrait dans ses bras…C’était une toute autre affaire. L’espoir, la vie, l’innocence, elle représentait tout pour toi, plus encore qu’un simple hippopotame. Tu ne t’es pourtant pas retournée pour sourire à cette sœur, non, tu as fermé la porte derrière toi, pour mieux revenir vers lui, vers ce sourire suffisant, vers cette torture que tu haïssais tant.

« Hannibal, la voir t’es formellement interdit, tu le sais pourtant. »

« Je m’en fiche. »


__________________________

Je suis née sur cette île. Une île du nouveau monde, protégée par la toute proche Marie-Joie. Je ne suis pas prête d'y revenir, pour des raisons qui ne vous seront divulguées. Pourquoi ? Tout simplement parce que j'aime m'amuser, m'amuser de vous, et de vos désirs. Attiser votre curiosité pour mieux l'anéantir. Mais ceci n'est qu'une introduction à l'histoire d'un crime, l'histoire d'une simple enfant élevée telle une princesse, une princesse monstrueuse et à l'haleine bien fétide.

Ma mère me mit au monde dans ce château, une chambre de l'aile est. Elle était sirène, vous savez ? Une sirène qui s'est amourachée d'un homme de quinze ans son aîné, un Tenryuubito. Oh, il n'était pas des plus connus, mais il rêvait d'aller au devant de la scène mondiale, il était fou, mégalomane et détraqué. Tout comme l'idée d'enfanter une sirène pour mieux la torturer. Il n'était pas spécialement charmant, mais sa parole était d'or, et elle sut tout autant séduire que la chanson de ma mère. Il l'a sorti de l'eau, il lui a fait monter les marches de cette grande maisonnée, petit à petit, sans se presser, presque à l'alanguir. Ce dont elle ne se doutait pas, c'était du sort qui l'attendait là-haut. C'aurait pu être d'un romantisme poussé, mais rien n'en fut, car mon père n'était au grand jamais un gentil, il n'était qu'un fou aux doigts désireux de tout obtenir, d'obtenir un pouvoir, l'immense pouvoir et de ne jamais le laisser fuir.

Il força ma mère à dévorer un fruit du démon, et ce fut la fin de l'espoir pour elle. Une fin bien sombre. L'abysse d'une lumière, sa lumière. Elle ne pourrait plus revenir dans les profondeurs de l'océan, de celui qui lui avait offert une existence paisible jusqu'à l'arrivée d'un homme, l'homme ayant brisé sa vie, l'homme lui ayant tout pris. Oh, elle aurait pu pleurer pour mieux se dessécher dans sa tristesse innommable. Mais elle n'en fit rien, elle ne voulait pas lui donner ce plaisir. Ce premier geste de la part de mon père signait son propre arrêt de mort. Ma mère ne pouvait plus revenir chez elle, étreindre ceux qu'elle aimait, elle faisait face à une réalité bien difficile à avaler. C'était fini pour elle, mais peut-être pas pour l'enfant qu'elle portait.

Mon père la parait de bijoux, il la présentait telle une œuvre d'art au cours de nombreux voyages, durant des bals, pour rendre jaloux les autres nobles, pour observer le mépris et l'envie mêlés dans ces regards. Elle n'était qu'un portrait qu'il promenait ci et là, et un jour, elle fut enceinte. Ma conception fut faite à Marie-Joie, quant à ma naissance, sur cette île. Je n'ai rien vu d'autre, jusqu'à mes quinze ans, que cette horizon, que ces nuages, que ces maisons, je ne vis que ce territoire, mon territoire, ma...déchéance. Mes premières années, je les ai passé dans le giron de ma mère, et puis, mon père m'a enlevé de son sein. Elle ne supportait plus mon regard. Elle me haïssait, oui, je la rendais folle, une folie montant en crescendo, car plus les années passaient et plus je lui ressemblais. Oui, j'avais les traits de son bourreau, j'étais sous sa tutelle, j'avais ses mots et sa langue de serpent ; je semblais la digne fille de son père. Ma génitrice ne pouvait plus me voir, pas même me sentir, elle voulait juste me tuer, me tuer pour l'avoir empêché de retourner dans l'océan, d'être ce que je suis ; un innommable serpent.

Cela arrangeait bien les affaires de mon père. Il voulait un garçon, un homme qui prendrait sa suite. Malheureusement, il n'eût que deux filles. C'est pourquoi il décida de m'élever en partie tel un homme, en commençant par me nommer Hannibal. Hannibal, celle qui l'aiderait à régner sur le monde...Quel taré. La répulsion de ma mère à mon égard lui permit de m'enfermer dans une bulle d'expérimentation, une bulle d'apprentissage, un reflet de lui-même.

Cette île était paisible, aucun pirate n'y mettait les pieds, ou bien ils étaient rares. La pêche semblait le fond de commerce, plus une chasse aux gros poissons qu'autre chose. De ce fait, les habitants étaient coriaces, et ne se laissaient jamais faire. Mon père habitait cette île pour son climat improbable et déséquilibré, et surtout pour sa proximité avec Redline et l'île des Hommes-poissons, lui apportant protection et esclaves avec une rapidité déconcertante.

Je disais donc, mon père aurait souhaité un garçon. Il m'éleva en partie en tant que tel. Jamais le moindre signe d'affection, si je ne répondais pas bon à une de ses questions, la gifle partait, et parfois même le poing. Oh, je ne me considère pas comme une enfant battue, seulement comme un hippopotame. Un simple hippopotame. Il n'était pas tendre, c'est certain, et je crois qu'il ne m'a jamais aimé pour ce que j'étais, mais plutôt pour ce que je représentais pour lui. Un moyen d'arriver à ses fins. La mégalomanie l'avait déjà perdu, et il voulait m'imposer sa chute, je devais tomber avec lui. Je n'avais pas l'intention de me laisser faire.

Il me prit sous son aile, et le peu d'éducation donné par ma mère disparut aussitôt. On m'éleva comme un homme, et en même temps comme une femme. Un être ambigu qui devait tout aussi bien écouter le père, que réfléchir à sa propre survie. Je devais devenir deux êtres, je devais vivre et en même temps mourir. Un tout dans un rien. Un rien devenu un espoir de fuir...

Deux ans après, ma mère enfanta de nouveau. Il n'apprécia pas l'idée de ne pas avoir de fils, mais qu'importe. Il m'avait, et il avait décidé de faire de moi sa marionnette. Ma petite sœur, le seul être que j'aimais. Je m'étais approchée du berceau, j'avais plongé mon regard dans le sien, je m'étais noyée dans ce petit être. Elle, elle n'était pas comme les autres, non, elle était bien plus encore, elle était une innocence, une fragilité désordonnée. Je ne pouvais pas la laisser aux mains de notre père commun, je ne pouvais pas la laisser endurer cette violence et cette noirceur. Je me suis jurée de la protéger, quitte à y laisser ma peau.

Nous vécûmes chacun de notre côté. Ma mère voyait ma cadette comme sa véritable fille, comme son reflet et ne souhaitait pas que le Tenryuubito et sa gamine la détruisirent, de ce fait, petit à petit, elle m'éloigna de celle-ci, de Jeanne...Ma sœur, j'avais cet être, cette enfant, cette idée, cet espoir qu'elle symbolisait. A chaque fois que je tombais, à chaque fois qu'il me rabaissait, il y avait cette petite fille derrière moi, je sentais son regard sur ma nuque, ses mains serrant son ours en peluche, son cœur battant...Et mes pieds me portaient de nouveau, pour que je restasse droite, et fière, la protégeant de tout mon être. Je l'aimais, je l'adulais, je la prenais dans mes bras avec tant de délicatesse par peur de la briser. Elle était ce que je ne serais jamais. Une enfant crédule, candide, au sourire facile, à la réflexion peu poussée, au visage poupin. Oui, j'aurais voulu devenir ma sœur, je supposais que si ce père n'avait pas jeté son dévolu sur moi, eh bien...Peut-être aurais-je été quelqu'un d'autre ? Une enfant au rire doux, une femme à la beauté enivrante. Mais je ne suis rien de tout cela, non, je suis un hippopotame. L'hippopotame.

Mon père remarqua cet intérêt que je portais à ma sœur malgré mes efforts pour le cacher, tout comme ma mère. Oui, la lueur dans mes iris, ce peu d'espoir qui était né avec sa naissance, avec l'idée que je pourrais fuir cette île et l'emporter loin d'ici, m'avaient trahi. Comme quoi l'imagination n'aide jamais. Il me força à dévorer un fruit du démon à mes onze ans, et me sépara de ma sœur, se servant de la haine de ma mère à mon égard comme prétexte. Une haine qui s'intensifia en remarquant mes pupilles longilignes, le basilic hantant mon âme.

Jeanne vivait dans l'aile ouest du château et moi l'aile est. Je ne la revis qu'à mes vingt ans, à mes putains...de vingt années. Je ne pouvais plus fuir l'île, je ne pouvais plus voir ma sœur, je semblais prise dans une prison qui était mon propre corps, un corps qui ne m'appartenait plus. Ce fruit devint ma malédiction, et pour palier à mon manque d'expérience en tant que possesseur de fruit du démon, il engagea un grand ingénieur retraité de la marine, un homme d'une soixantaine d'années pour m'apprendre les bases du combat, pour contrôler mes ardeurs, pour accentuer mon agilité grandissante. Je devais devenir un bon toutou, un bon reptile, la monstruosité qui l'aiderait dans ses désirs de pouvoir...

A mes quinze ans, il m'emmena avec lui dans ses voyages autour du monde, sur l'ancien comme le nouveau, sur des îles incroyables, mais que je ne pouvais observer que de ma lucarne, la lucarne de ma cabine navale. Il m'apprit ses méthodes de stratège, sans que je ne m'y intéressasse, quant à l'ingénieur...Je fus particulièrement intéressée par son art, oui, fascinée. Oui...Au point que j'aimerai tant et plus lui susurrer ces syllabes : "merci".

__________________________

Jeanne || Avec le canon d'un flingue entre les dents, c'est sûr qu'il est plus difficile de gueuler. { Terminée Lucife15

« Aussi ignorant qu’un nouveau-né. Oh, non pas innocent, simplement crédule. Au point d’écouter l’espoir sortir de la gueule d’une hyène. »
« Pourquoi la hyène ? »
« Oh, pas que la hyène, le crocodile aussi, le lion, le scorpion, et tant d’autres. L’Hippopotame était sorti du lac. Il était sorti de sa boue, pour mieux marcher sur la terre sèche, et ainsi partir à la quête de la joie, de la vie, de l’aventure… »
« Maman, ne t'arrête pas, continue l’histoire. »
« La jungle se présentait devant lui, impartiale, épaisse et humide. Elle semblait si extraordinaire aux yeux de l’Hippopotame, si infime. Une simple jungle le séparant de sa famille. L’Hippopotame y entra, et s’y perdit. Il s’y perdit des jours et des jours durant, pour finir par trouver une hyène toute aussi perdue que lui. La hyène pleurait, et l’Hippopotame n’aimait pas la voir pleurer. Il s’approcha et lui demanda d’une voix enfantine : pourquoi pleures-tu petite hyène ? Ce à quoi la hyène lui répondit : j’ai faim, si faim, je n’ai rien mangé depuis trois jours, et je ne pourrais pas rentrer chez moi retrouver les miens le ventre vide. Sur quoi, l’hippopotame lui sourit et déclara : Prends donc ma patte, et tu pourras vivre. La hyène partit, le ventre plein, et l’hippopotame continua sa route en boitant, l'esprit léger, en proie au firmament…Il… »
« Dis, pourquoi tu pleures ? »
« L’histoire est triste, Jeanne, si triste. Pauvre hippopotame. Trop crédule. Trop rêveur. Au point que chacun peut lui jouer des tours. »
« Maman, je ne comprends pas…Où est Hannibal ? »
« Elle ne reviendra plus jamais au lac, Jeanne, comme l’Hippopotame. »

__________________________

15 février 1490
Rude hiver

« Je venais d’arriver sur l’île non loin de Mariejoie. Mon ancien supérieur Tenryuubito m’avait demandé de me presser, malgré ma retraite toute fraîche. Je ne pouvais pas dire non, pas parce qu’il s’agit d’un dragon céleste, mais bien parce qu’il m’avait sauvé la vie.
Pourquoi venais-je ? Je ne le savais pas avant de le rencontrer. Je le connaissais quelque peu fou, mais pas à ce point…Néanmoins, je n’allais pas refuser sa requête qui consistait à apprendre les arts du combat et à contrôler son fruit du démon à une jeune fille haute comme trois pommes. Une gringalette ouais…Putain quel boulot pourri. J’avais des inventions à terminer, merde ! Et cette gosse est exécrable, je n’aime pas son regard ; trop impassible et sinueux. Un peu comme celui d’un serpent.
Je verrais si elle en vaut vraiment la peine, car vue sa personnalité, Hannibal ne semble pas encline à m’obéir. Malgré tout, je ne peux pas abandonner sous peine de me faire taper sur les doigts par son père…Je sens que je vais passer des années merdiques moi.
Demain, entraînement. On va voir ce qu’elle a dans le ventre cette gosse de treize ans. J’ai remarqué ses os saillants ; elle se pètera un bras avant la fin de la journée. J’aimerai que son entraînement physique soit moindre comparé à celui de la marine, mais le Tenryuubito ne veut faire aucun deal ; Hannibal doit apprendre le plus vite possible comment se battre. Le problème c’est que je ne suis pas doué dans l’art militaire moi, je ne connais que les bases…Je suis bien meilleur en ingénierie. Je vais me faire chier je sens ; surtout qu’elle dit que d’al’. »

25 février 1490
Pétage de câble

« Je hais cette gosse, c’est définitif. Quand elle ouvre sa gueule c’est juste pour m’agacer. Désormais, aucune pitié, je lui fous un entraînement drastique sur la tête. Lever avant l’aube, nage, course, pompes, et quand je frappe je n’y vais pas de main morte. Mais malgré cela, elle a toujours ce regard presque méprisant, comme si elle se foutait bien de la douleur…Elle ne pleure pas, elle ne gémit pas. Même lorsque je la jette à terre, elle se relève, sans arrêt. J’ai l’impression qu’elle me défit, alors je frappe encore plus fort, au point de lui fêler les os. Un jour, à force d’avoir ce regard insupportable et monstrueux, elle va se faire tuer !
Hannibal est malgré tout bien étrange, et possède une âme, malheureusement. Je ne la dirais pas méchante malgré ce qu’elle me fait subir psychiquement parlant. Seulement, j’ai l’impression qu’elle cache bien son jeu. Sa sœur Jeanne est venue un jour, enfin, je crois que c’est sa sœur. Hannibal a souri, un grand et enfantin sourire, de son âge quoi. Finalement, elle ressent autre chose que des émotions négatives. Malheureusement, sa supposée mère est arrivée et lui a hurlé des insanités : monstre, ne t’approche pas d’elle, va en enfer. Elle partit en emportant Jeanne, sous les yeux mornes de mon élève. Ouais, mornes. Complètement blasés. Mais, lorsqu’il n’y eut personne d’autre qu’elle et moi ; elle frappa une roche qui se brisa en milles morceaux, l’œil fou, hagard, les mâchoires serrées. Je n’ai rien dit sur ce moment là, mais j’étais stupéfié par les écailles parcourant son bras, par ses yeux de saurien, par ce sifflement rageur s’échappant de ses lèvres…Je vois désormais ce qu’attend le Tenryuubito de ma part. »


1er septembre 1490
Idée lumineuse

« L’entraînement continue. J’ai de plus en plus de mal à mettre à jour ce journal. Hannibal occupe tout mon temps ; son développement est fascinant. Non pas qu’elle fasse des efforts stupéfiants dans l’art du corps à corps, mais elle grandit plus vite, ses muscles deviennent nerveux, et elle a de plus en plus de mal à contrôler ses sifflements de serpent, un peu comme si elle était un animal. Parfois, je sens comme des griffes frôler ma nuque, et je dois souvent la reprendre pour qu’elle ne tente pas de planter ses crocs dans ma chair. J’ai l’impression que moins elle voit sa sœur, plus elle perd goût à l’humanité, oui, elle n’a plus foi en cette dernière.
Un jour, je préparais un de ces vieux bras mécaniques pour les vétérans de la marine ayant perdu le leur. Je n’ai pas senti la présence de la jeune Hannibal derrière moi ; elle devient de plus en plus silencieuse. Je me suis retourné en sentant son souffle effleurer mon crâne ; elle observait mon invention. Dans ses yeux, j’ai pu lire une émotion que j’avais ressenti auparavant ; l’intérêt. Hannibal semblait attirée par l’ingénierie et le métal. J’ai donc pris le temps de lui apprendre mon art, et ça avait l’air de la fasciner. Mieux encore ; de la calmer. J’avais l’impression de raconter une histoire à une jeune et banale fille. Elle semblait lire une histoire dans le métal, elle semblait voir un voyage dans le bois. Quand ses doigts dessinaient les courbes d’une de mes inventions, c’était comme pour s’en imprégner. J’ai donc décidé de faire d’elle plus qu’une simple machine à frapper le premier venu, je voulais en faire un ingénieur. »

5 mars 1491
Étrange enfant

« Hannibal continue son entraînement. Elle devient bien plus agile, et plus intelligente. Malheureusement, son fruit du démon a l’air de devenir encore plus sournois, et aussi extraordinaire que peut être ma suivante supposition je l’écrirais tout de même ; et s’il vivait ? J’ai l’impression que ce basilic tente à tout prix de la dévorer de l’intérieur…Mais c’est impossible qu’un fruit du démon puisse faire cela ! Il ne doit s’agir que de mon imagination.
Son père a apprit que j’éduquais à Hannibal l’ingénierie, il m’a ordonné d’arrêter. Qu’y puis-je si elle semble si minutieuse et ouverte d’esprit quant à cet art ? Je n’ai plus rien à lui prendre pour le combat à mains nus, ou pour son fruit du démon. Elle semble arriver à le maîtriser, vu mon mal pour l’écraser du pied sous sa forme de serpent…De ce fait, je lui apprends cet art en cachette, en lui montrant des plans de bateaux et autres instruments en métal, la poussant un peu plus dans la précision. C’est un travail acharné, mais Hannibal semble toujours à l’écoute de mes conseils pour perfectionner cet art. 
Je ne vois plus Jeanne, cependant le plus inquiétant est qu’Hannibal n’a pas l’air plus que cela affecter par l’éternelle absence de sa sœur, et par la folie de sa mère…Devrais-je m’en faire ? »

19 janvier 1492
Départ

« Je n’ai pas compris ce départ soudain. Le Tenryuubito voulait emmener Hannibal en mer, jusqu’à Mariejoie. Était-ce réellement pour cela ? J’avais entendu une conversation à travers les murs, hier soir. La mère hurlait contre le père, et une enfant semblait pleurer. Jeanne ? Hannibal était à côté de moi ce jour-là ; j’ai remarqué sa main tenant son crayon à dessin trembler, trembler pour mieux briser cette mine. Je la retins du mieux que je pouvais pour qu’elle n’aille pas au secours de sa sœur, mais rien n’y fit. Elle était sortie de la pièce, pour entrer dans la voisine où se trouvait sa famille rassemblée. Je ne sus rien d’autre.
Hannibal ne m’avait pas dit au revoir avant son départ, d’ailleurs je n’avais jamais vu sa personne ce jour-là. Cependant, son père était couvert de zébrures au visage ; elle l’avait attaqué. Quand le bateau est parti, je ne dis rien en entendant le soupir de satisfaction de la mère, couvrant les sanglots de la jeune Jeanne. Mais cette sirène était aussi cinglée que son homme…Un homme qui revînt quelques temps après sur l'île, seul.
J’espère revoir Hannibal, ou tout du moins la retrouver. »

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Jeanne || Avec le canon d'un flingue entre les dents, c'est sûr qu'il est plus difficile de gueuler. { Terminée Lucife23

« Il boita, les yeux fixés sur l’horizon, une horizon masquée par la jungle. L’Hippopotame semblait ne jamais perdre espoir ; retrouver sa famille. Même la faim n’arrivait pas à combattre sa conviction la plus profonde. L’Hippopotame avait l’air invincible. »
« Il a retrouvé sa famille ? »
« Non. Et toute puissante que soit une conviction Jeanne, elle finit par s’estomper au profit de la panique et de la folie. L’Hippopotame n’échappa pas à cette règle bien qu’il soit des plus butés. »
« Que fit l’Hippopotame ? »
« Il baissa le regard, traînant ses trois dernières pattes, son pauvre corps amaigri à travers la jungle. Des questions le faisaient douter ; et si sa famille n’était pas là-bas ? Et si on l’avait oublié ? Et s’il ne trouvait pas la sortie de cet endroit ? »
« Est-il sorti ? »
« Non. Il rencontra un serpent, un serpent épousant l’un des plus grands arbres qui soit. Le serpent siffla, ricana en remarquant le repas se présentant à lui. Il voulait jouer avec cet étranger de la jungle, il voulait le plonger dans la boue, le voir se dépêtrer de ses anneaux et des griffes d’un crocodile. »
« Le serpent l’a-t-il mangé ? »
« Patience Jeanne, tout vient à point à qui sait attendre…Il rampa jusqu’à l’Hippopotame et lui demanda d’un ton sifflant : Que fais-tu si loin de ton lac ? L’Hippopotame répondit : Je crois que je suis venu pour trouver ma famille. Le saurien surpris continua : L’as-tu trouvé ? Et l’Hippopotame baissa le regard, triste, perdu, seul. Le serpent gloussa, voyant une belle opportunité de s’amuser : Je peux t’aider à la trouver, mais il me faudra une contrepartie. L’Hippopotame le supplia de la lui dire, qu’il était prêt à tout pour sortir de cette forêt. Le saurien remonta dans son arbre : Cela va faire si…longtemps que je n’ai pas mangé. Je t’indiquerai le chemin, mais je veux le reste de tes pattes en échange. »
« Mais Maman, s’il donne ses pattes, l’Hippopotame ne peut plus marcher ! »
« Et pourtant Jeanne, il offrit ses membres au serpent qui lui indiqua un faux chemin. Mais l’Hippopotame semblait trop heureux face à ce miracle, et il rampa, sans se rendre compte du mensonge du reptile. Il rampa, il rampa, pour mieux s’enfoncer dans la forêt, dans le néant de cette nuit… »
« Et Hannibal ne revînt plus jamais. »
« Oui…Hannibal ne revînt plus jamais. »

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Il m’a vendu. Ce père…m’avait vendu. Qui pouvais-je si entendre Jeanne pleurer me faisait perdre mes moyens ? Je m’étais dépêtrée des bras de mon mentor pour passer la porte et me jeter sur mon géniteur qui allait frapper Jeanne. Le basilic me prêta ses griffes et je l’ai lacéré, le défigurant. C’était ce qui avait condamné mon sort, je suppose. Il avait du voir que je ne serais à son écoute, que je ne l’aiderai jamais dans sa folie d’obtenir le pouvoir absolu, de devenir le plus grand des dragons célestes. Espèce de taré…Il souhaitait se débarrasser de moi, sans me tuer, simplement par envie de savoir que je vis quelque part l’un de ses plus effrayants cauchemars.

Il m’a donc vendu, à un bateau pirate. Il me présenta comme une semi-sirène de haute qualité, payant même ces hommes pour qu’ils me prennent sur leur navire afin de me vendre à l‘archipel de Sabaody. Je ne fis rien pour me dépêtrer de leurs griffes, de toute manière, aux vues de ma force physique et de leur nombre, c’était purement suicidaire et cela n’aurait servi qu’à m’enfoncer. J’avais un objectif, une conviction qui m’empêchait de paniquer ; Jeanne. Mes yeux s’enflammèrent dans ma cage ; oui je te retrouverai, quitte à t’atteindre en rampant. Je ne dormis pas du voyage, et ce n’était dû aux ronflements des hommes-poissons m’entourant, mais bien par soucis de ne pas me laisser surprendre. Il me fallait rester discrète quant à mon identité, pour le moment. Je ne devais être qu’une simple demi-sirène bonne à vendre, ensuite, j’allais aviser.

Je suis restée plusieurs jours à l’arrière de la salle des enchères, m'effaçant. Je n’avais pas de coup d’avance, je devais improviser, et pour le moment ne pas tomber entre de mauvaises mains. Le souvenir de Jeanne me permettait de ne pas paniquer, et mes yeux ont finalement effleuré le visage d’un autre dragon céleste, aussi laid que mon père. Il parlait avec le vendeur, méprisant à souhait. J’ai tendu mon oreille aiguisée pour entendre leur conversation. Il finit par s’approcher de notre cage commune pour observer les plus robustes hommes-poissons, en particulier.

Connaissez-vous le principe du combat de coqs ? Remplacez ces poulets par des créatures des eaux et vous aurez l’un des passe-temps les plus cruels et les plus violents des Tenryuubitos. L’idée germa dans mon esprit ; je devais me rapprocher des dragons célestes, m’en rapprocher pour retrouver ce père et surtout Jeanne, quitte à saigner, quitte à crier sans que personne ne vienne m'aider.

Silencieuse, je me suis approchée des barreaux pour me retrouver nez à nez avec certainement un de mes oncles inconnus. L’Œil saurien fixé dans le sien hautain, sous l’attention effrayée du vendeur. J’ai alors parlé, sans ne serait-ce laisser ma voix trembler. Je lui ai expliqué que j’étais une demi-sirène, mais surtout que je pourrais lui faire gagner bon nombre de paris grâce à mon fruit du démon et à mes capacités. Je lui ai raconté quelques bobards en plus, comme quoi j’avais un entraînement incroyable derrière moi et que malgré ma jeunesse physique, j’avais bien trente ans d’expérience. Qu’il me crût ou non, il me demanda juste de tuer mes comparses de prison sous ses yeux, qui étaient au nombre de cinq, pour prouver mes dires. Jeanne m’attendait. Je n’ai pas hésité. J’y ai laissé du sang et des os, mais je n’y ai pas perdu la vie.

Le Tenryuubito m’acheta, et me posa l’éternel collier des esclaves. Le fer chaud brûlant la peau de mon dos ne m’arracha aucun hurlement ; je devais retrouver Jeanne. Jeanne m’attendait. Jeanne avait besoin de moi. J’avais besoin d’elle. Et je tuerai notre père commun pour finalement la libérer de cette île et lui faire découvrir l’aventure tant souhaitée…

Le lendemain, je fus mise dans l’arène, face à un autre homme poisson. Deux côtes brisées. Le surlendemain, on me présenta un pirate et un requin homme poisson. Un nez et ma main cassés. Les jours suivirent, j’utilisais la férocité du basilic pour arriver à mes fins, je m’évertuais à garder en tête le visage de Jeanne. Mais un an passa, et je me tenais debout sur une montagne de cadavres. Debout, et je commençais à ne plus me souvenir de son visage…Jeanne…Où es-tu ? Perdrais-je espoir ? Pourquoi notre géniteur n’arrivait-il pas ? Est-ce que ces combats et autres paris ne l’intéressait-il pas ?

Au bout de quatre ans, tandis que mon venin arrachait le dernier hurlement de mon adversaire dans cet éternel enfer, je vis une ombre familière dans la loge de mon « maître ». Mon père se trouvait là, debout, fixant mon corps frêle sans le reconnaître. Oh…Mais moi, je me souvenais. Oui, je me souvenais de chaque ride composant son visage, et surtout des traces que j’y ai laissé. En tournant le visage vers lui, il reconnut mes iris et perdit son sourire suffisant. En quelques secondes, le silence se fit dans l’arène en remarquant mes mouvements fluides malgré ma maigreur pour monter jusqu’à cette loge, poussée par mon instinct, par ma fureur.

Je n’ai pas réfléchi sur le moment, je voulais juste Jeanne. La Jeanne et son rouge sucré…Ma sœur tant aimée. Le dragon céleste n’eut pas le temps d’appuyer sur son bouton pour faire exploser mon collier, je l’ai attrapé par le cou, le tenant contre moi sans tenir compte de sa bave coulant sur mon bras. J’étais bien plus intéressée par la panique morbide de mon père et par le cri effrayé de ma mère. Mais aucune Jeanne en vue, aucune. Ce que j’étais venue chercher n’était toujours pas là…

J’ai brisé l’une des mains du Tenryuubito, me souciant à moitié de la marine arrivant par les escaliers. Il hurla, mais ma demande couvrit sa douleur, glaciale et certaine. Où est Jeanne ? Mon père ne répondit pas. J’ai brisé un bras, un bras faisant un angle peu conventionnel. Où est Jeanne ? Aucune réponse. Où est Jeanne ? Une main brisée. Où est Jeanne ? Deux dents arrachées. Où est Jeanne ? Et finalement tandis que j’allais lui porter le coup fatal, scellant alors complètement mon sort, mon père parla. Jeanne était restée sur l’île où nous avions vu le jour.

Dans le même instant où la marine ouvrait les portes de la loge, j’ai appuyé sur le bouton de la télécommande pour laisser mon collier d’esclave tomber au sol. Dans le même instant où mon corps prit celui d’un minuscule serpent afin de passer par la bouche d’aération, j’ai remarqué le regard de mon père : je la tuerai avant que tu ne la retrouves. Il voulait me briser pour avoir détruit sa sphère. J’ai échappé de peu à la marine, laissant mon dos couvert des cicatrices dues au fouet effleurer la nuit, tandis que j’embarquais clandestinement dans un bateau, voyageant aussi vite que je le pouvais pour retrouver Jeanne, la Jeanne…

Nul doute que mes précédentes actions furent les causes de ma recherche. On devait me retrouver pour me condamner à mort, car j’avais osé lever la main sur un Tenryuubito, sur une merde…Quant à mon père, c’est lui que j’ai tué, de mes propres mains, ce jour-là, à mes putains…de vingt années.

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Jeanne || Avec le canon d'un flingue entre les dents, c'est sûr qu'il est plus difficile de gueuler. { Terminée Lucife17

« Il rampa, encore et encore. Et par on ne sait quel miracle, tandis qu’il croyait s’être encore perdu…Il vit la lumière. La divine lumière. »
« C’était la sortie vers le lac ? Il allait retrouver sa famille ? »
« Non Jeanne. L’Hippopotame rampa et c’est alors que le lion apparût, lui barrant la route. »
« Maman…Il va lui demander quelque chose à manger, c’est ça ? »
« Oui, mon enfant, car c’est la loi de la nature. »
« Mais Maman, l’Hippopotame… »
« Il sourit innocemment au roi des animaux, et lui posa cette question : Monsieur le Roi, pouvez-vous me laisser passer s’il vous plaît ? Je veux retrouver les miens, je veux continuer mon aventure. Le lion se lécha nonchalamment la patte puis sourit, répondant suavement : Il faudra payer le prix fort, car tu as traversé ma forêt, et cela n’est pas gratuit. Je veux une partie de toi. L’Hippopotame gémit, il souhaitait tellement continuer son chemin, il voulait tellement retrouver les siens…Il prit donc sa décision : Prenez donc mon corps, car je veux garder ma langue pour leur parler, mes yeux pour les regarder et mes oreilles pour les écouter. Le lion partit donc, après avoir dévoré son corps. Mais l’Hippopotame ne pouvait pas continuer son chemin, il ne pouvait plus bouger…Il cria, il demanda de l’aide et c’est alors… »
« Et c’est alors que le crocodile arriva, Maman. Dis-moi…L’Hippopotame retrouve-t-il sa famille à la fin ? »
« Non, Jeanne, non. Il ne l’a jamais retrouvé, car elle ne l’a jamais attendu. »

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« Je vais la revoir. »

Ce furent les mots qui ont hanté mon esprit, à chaque seconde, depuis que ce père me l’a susurré à l’oreille. J’ai fait tous les efforts du monde pour contenir ma véritable nature afin de ne pas lui trancher la gorge, de ne pas lui faire le plaisir d’observer mes yeux emplis de doute lorsque je posais cette question : quand vais-je la revoir ? Finalement, il avait cédé, pour une raison certes inconnue, mais il avait céder et m'avait dit où je pourrais la retrouver. Je vais la revoir. Oui, je vais la revoir. A-t-elle grandi ? Qu’a-t-elle fait ces neuf dernières années ? A quoi ressemblait-elle ? Et le rouge de ses cheveux…Ce si beau rouge qui me permettait de tenir pour la protéger de la mégalomanie du père, pour survivre dans l'arène, avait-il changé ? J’ai tout fait pour lui éviter la punition de son géniteur, mais durant mon absence, l’a-t-il battu comme il m’avait battu ? L’a-t-il séquestré tel un animal ? Qu’en a-t-il fait ? Son sourire à la candeur si lumineuse, a-t-il disparu pour de bon ? J’avais peur de la revoir, pleine de tant de doutes, j’avais peur d’observer son visage et peut-être sa rancœur, cette phrase qui m’effrayait depuis notre séparation : pourquoi m’as-tu abandonné ? Malgré tout, je voulais tant et plus la revoir…Vingt secondes.

« Je vais la revoir. »

Mes pieds me portaient, cette nuit-là, ils me portaient jusqu’à l’extrémité de l’île ; j’avais l’impression de voler, balayée par la tempête. Une violence que je ressens encore dans mes tripes. La pluie, la grêle, le vent, les personnes courant de ci de là pour se protéger, et moi qui me moquait de tout, à part du petit papier trempé que je tenais dans ma main : Tu ne la reverras plus. Cinq mots résonnant telle une détonation. Mon père était arrivé avant moi, pour mieux laisser dans la chambre de ma petite sœur ce mot m'étant destiné. Pourquoi la faire quitter l’île ? Je lui avais promis de la protéger, Jeanne, je t’avais promis…Te souviens-tu ? Car moi, je me souviens. Je me souviens de tes petites mains sur mes joues, couvrant avec délicatesse le sang coulant de mon front. Je me souviens de ton nez effleurant mon cou, de tes larmes trempant mon épaule. Oui, je me souviens de tes sanglots et de ton petit corps tout contre le mien, Jeanne…Du rouge de tes cheveux, le si beau rouge, si lumineux. Je chuchotais une mélodie à ton oreille, dans ces rares moments après que notre père m’avait frappé pour deux, ces rares moments où nous n’étions que toi et moi. Notre mélodie résonnait dans cette sombre pièce qu’était ma chambre. Mes griffes redevenaient des doigts sous le calme et l’innocence que tu m’apportais, tu m’apaisais Jeanne, et c’était le plus beau de tous les cadeaux. Mais ce que je me souviens surtout, ce sont de tes paroles entre deux hoquets couverts de larmes. Je ne veux plus que tu saignes. Je ne veux plus vivre ici. J’en ai assez, assez de tout. Hannibal, j’ai peur… Tu comprenais vite, tu savais que ton sourire me permettait de me battre, mais à part ça…Je n’ai rien su de toi, et je n’ai même pas pu tenir ma promesse. Une promesse que je t’avais susurrer à l’oreille, promesse que je me faisais pour moi-même, avec une de ces rares et dernières larmes coulant sur ma joue. Nous partirons, ne t’en fais pas, je t’en fais la promesse. Je t’emmènerai dans un endroit incroyable, où tu pourras vivre les milles aventures dont tu as toujours rêvé. Je te ferais visiter les endroits les plus incroyables. Je t’éloignerai de ce vil hippopotame, oui, un jour Jeanne, nous partirons de cette île, et nous pourrons enfin être libres. Je ne t’abandonnerai jamais, je te protègerai. Je te le promets. M’adressais-je réellement à Jeanne, ce jour-là ? Etais-je déjà ce monstre d’égoïsme ? Je me le demande. Je doute, et ça me fait rire. Oui, ça me fait rire aujourd’hui, de savoir que la souffrance s’est si bien atténuée depuis sa disparition. Jeanne…Il ne me reste que ton nom, et le souvenir de ton pourpre.

Ce père était fou, oui, complètement fou. Mes iris observaient le bateau divaguer dans la tempête, emporter par les vagues mugissantes. J’étais paniquée, et ma panique me permettait d’avancer. Le bateau commençait à s’éloigner, ma voix hurla ce prénom, cette idée, cette enfant, qui finit par se retourner sur le navire afin de me faire face. J’étais au bout de la falaise, a à peine quelques mètres du bout du navire, mes yeux dans les siens, les cheveux en bataille, du sang sur les pieds, et j’ai tendu la main, lui intimant cet ordre si suicidaire de ma part, si inutile, si…inhumain. J’avais pensé à ma survie, à cet instant, en disant ces mots. A la survie de mon esprit. Car sans elle, sans l’idée même qu’elle était présente quelque part, je n’aurais pu continuer à avancer, à me relever. Par pur égoïsme, pour mon propre bien-être, je l’ai tué.

« Saute ! »

Je pensais avoir confiance en mes capacités, et je me fichais bien des raisons qui poussait ce père à nous éloigner définitivement. Tout ce qui me paraissait essentiel à cet instant, c’était la possible disparition du rouge de Jeanne, le si beau rouge…Elle a sauté, telle une perdue, tendant sa main vers la mienne, une petite main encore enfantine…Mes doigts s’agrippèrent aux siens, s’y cramponnèrent tant et plus tandis que son corps se balançait au-dessus du vide, dans cet océan sans bornes, ces roches qui l’attendaient, affamées. Avait-elle été aussi lourde avant ? Je ne voyais pas son visage, je ne remarquais que le rouge et mon corps commençant à glisser lui aussi de la falaise ; je n’avais pas l’intention de la lâcher, non, je tomberai avec elle si je ne pouvais pas la remonter.

« Hannibaaal ! »

Ses larmes coulaient sur ses joues, de ses yeux que je ne pouvais distinguer. Ses sanglots se faisaient entendre, et ma voix fouettait l’air pour lui hurler de ne jamais me lâcher, non, je ne te lâcherai pas Jeanne, je n’aurais jamais voulu te lâcher.

« J’ai peur, Hannibal…Ne me lâche pas, pitié, ne me lâche pas ! »

Son cri brisa la tempête elle-même lorsque la détonation se fit sentir ; elle criait mon nom, cet horrible nom que je ne peux plus entendre, désormais. Je la vis tomber dans les vagues, je la vis se faire broyer avec mon bras. Mais je ne ressentais plus rien, ni la douleur à mon membre droit disparu, ni la présence de toutes ces familles réunies, curieuses, ni même celle de mon mentor qui m’avait tiré dessus à coup de fusil à pompe pour me sauver, seulement pour me sauver. Non, je ne ressentais plus rien, exceptée l’absence. Une absence insupportable. Et mon hurlement suivit le sien, douloureux, suppliant, puissant. Râle affreux d’une bête enragée, emporté par la houle.

« JEAANNNEEE ! »

Dès lors, je ne pus me contrôler. Dès lors, le reptile brisa ses chaînes et sous sa colère, massacra cinq personnes. Le reste, pauvres pêcheurs et familles, s’enfuirent par les bateaux, malgré la tempête, qui finit par en avaler quelques uns. Je me rappelle être montée sur le navire de mon père pour lui trancher la jugulaire et le planter sur le mât du bateau, qui s'échoua sur les côtes d'une autre île. Mais même aujourd’hui, je n’en avais rien à faire. J’avais perdu Jeanne. Jeanne et son rouge…Douleur. Infâme douleur. Je n’étais qu’une machine à tuer, finalement, seulement bonne pour détruire tout ce qu’elle effleurait. Je lui avais promis de la protéger, je lui avais promis la liberté, et voilà où je l’ai mené. Jeanne n’existe plus. Jeanne n’existera…Jamais plus. J’aimerai pouvoir oublier cette île et le poison du souvenir qu’elle renferme, malgré tout, je ne peux pas, je ne peux pas effacer mes pêchés, je ne peux pas reconstruire d’une autre manière, sans elle. Et pourtant, j’essaie…Oui, j’essaie de construire et de m’enfuir de ses bras. Je suis immonde. Un immonde monstre. Et le pire, c’est que je vis avec cette idée, sans même désirer me donner la mort. La survie humaine est bien vicieuse. Aussi vicieuse qu’un hippopotame. Oui, l’hippopotame a un sens dans cette mémoire, comme mes mains griffues lacérant mes tempes, comme mon murmure s’extirpant de mes mâchoires douloureusement contractées, comme l’absence de larmes dans mes yeux marécageux. Je n’ai pas pleuré, cette nuit-là, je n’ai jamais pleuré depuis lors.

« Jeanne…Est-ce si mal d'espérer ? »


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Jeanne || Avec le canon d'un flingue entre les dents, c'est sûr qu'il est plus difficile de gueuler. { Terminée Lucife14

« L’Hippopotame criait, criait encore et toujours, perturbé par son incapacité à aller jusqu’au bout. Il…Il vit alors le crocodile marcher jusqu’à lui, avec le même sourire que celui des prédateurs le précédant. L’Hippopotame lui demanda les larmes aux yeux : S’il te plaît, s’il te plaît Crocodile, emmène-moi jusqu’à la lumière, jusqu’à ce si beau lac, je veux tant revoir ma famille, j’en ai assez de l’aventure ! Le crocodile accepta, en lui faisant la quémande la plus sournoise et immonde de toutes : Je t’emmènerai jusque là-bas, mais avant je veux que tu me donnes tes yeux, tes oreilles et ta langue à manger. L’Hippopotame le supplia de lui laisser ses yeux, le crocodile refusa. Il le supplia de lui laisser ses oreilles, il refusa. Il le supplia de lui laisser sa langue… »
« Il refusa. »
« Oui, Jeanne, car le crocodile n’avait pas de pitié, et lui aussi voulait se jouer de l’Hippopotame. Ce dernier accepta et donna les seules choses qui lui restaient au crocodile qui l’amena jusqu’au lac. L’Hippopotame ne pouvait ni voir, ni entendre, ni parler, et il souhaitait tant qu’on lui décrive le paysage et sa famille présente…Mais sa famille n’était pas là, et le crocodile avait abandonné la tête de l’Hippopotame sur la rive. La hyène, le serpent, le lion et le crocodile ricanaient autour de ce pauvre herbivore qui pleurait tant et plus de son sort, de sa bêtise… »
« Maman…Pourquoi sanglotes-tu ? »
« Jeanne, c’est si triste. »
« Je n’aime pas cette histoire Maman, je la hais. »
« Parce que l’histoire est finie Jeanne, sur la pauvre vie de l’Hippopotame. Un Hippopotame qui s’enfonça vers les abîmes, par delà les eaux. »

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12 juin 1497
La décision

« Hannibal est revenue. Je l’ai trouvé sous le porche de ma maison hier, ensanglantée, dénudée, son bras droit manquant. Nul doute que c’était de ma faute. Je lui avais tiré dessus il y a deux nuits, mais c’était cela ou la voir mourir avec sa sœur, et je ne souhaitais certainement pas perdre Hannibal.
Je l’ai laissé entrer dans mon salon et la soigna comme je le pouvais. Il faut qu’elle parte de cette île au plus vite ; la marine ne tardera pas à accoster pour l’amener jusqu’à son triste sort. Je ne veux pas qu’Hannibal meurt, malgré qu’elle ait tué son propre père tenryuubito et agressé un autre dragon céleste. Mais je pense que ses actions sont justifiées, vue la marque d’esclave posée sur son dos…Il faudra qu’elle la cache dans les prochains jours. Elle m’a parlé de se faire un tatouage dans un rare moment où elle n’était pas dans un état de choc flagrant.
Je ne peux pas la garder plus longtemps ici, mais je peux tout de même lui offrir un dernier cadeau et un dernier conseil. Je vais lui dire de trouver un équipage, et de fuir, constamment. Quant à mon cadeau, je vais lui fabriquer un second bras, en métal. Ensuite, j’essaierai de mentir à la marine, quitte à aller en prison. Mais c’est pour Hannibal, oui, pour Hannibal. Il ne reste plus que nous deux sur cette île, bientôt elle sera déserte. »

Jeanne || Avec le canon d'un flingue entre les dents, c'est sûr qu'il est plus difficile de gueuler. { Terminée Lucife11

Je n’en voulais pas à mon ancien mentor, bizarrement. Au contraire. Il me proposa de me faire un bras en métal, j’ai accepté, si je le faisais moi-même. Il m’offrit les plans, et j’ai refusé toute aide, n'utilisant que mon autre main pour créer ce bras. Ce fut difficile et long, je dus mettre trois jours, et le dernier jour, il fut terminer. Des doigts fins, des fils reliant des tiges, des rouages minutieux, une qualité scintillante qui se vit améliorer dans les mains du mentor corrigeant un peu mon travail pour ensuite le faire concorder à mon épaule. Je fis quelques essais pour ensuite regarder la matière couvrant le bout des doigts ; du granit marin. C’était la principale spécialité de mon mentor, que j’espérais obtenir dans l’ingénierie. J’ai étiré un sourire, testant la flexibilité et la légèreté du bras, tout comme son extraordinaire fragilité. Je pouvais l’utiliser sous ma forme hybride de basilic, le bras enflant alors, et les doigts partant vers l’arrière pour laisser des griffes acérées se présenter, elles étaient soit en granit marin soit en métal, il fallait juste les changer quelques heures avant utilisation. Je pouvais cacher un petit couteau dans ces rouages, mais rien de bien utile.

Mon mentor me dit de fuir. Deux semaines plus tard, j’appris qu’il était mort, condamné pour avoir été complice d’une agression sur dragons célestes…C’est ce qui me poussa, pour ces dernières années, à plus voler le butin de Tenryuubitos que d’autres personnes. Oui, tout individu placé sous la coupe du gouvernement était ma cible. Je fus acceptée sur un navire pirate pour les dernières cinq années de mon histoire, prenant le nom de Jeanne plutôt que de Hannibal. J’ai traversé North Blue et East Blue, la première partie de Grand Line, arrivant au nouveau monde (bien que c'était comme revenir à mes racines), ne portant réellement intérêt qu’aux personnes riches ou bien mal avisées, celles qui auraient pu détruire…Jeanne. Comme mon père. Et agresser d’autres Tenryuubitos ne me faisait pas peur, mais seule cela s’avèrerait impossible ; je ne pourrais pas avoir une autre chance que celle dans l'arène. J’ai donc aidé l’équipage, sans grand intérêt, dans des pillages ou dans des combats contre la Marine. Toutefois, mon véritable plaisir se trouvait dans le fait de réussir à atteindre un dragon céleste ou un noble, de l’atteindre, et de l’agresser, lui laissant pour seule marque celle des esclaves, comme celle que je cachais sous mon tatouage…J’ai plus frappé de nobles que de dragons célestes, ces derniers trop hautement surveillés, ma forme si petite de basilic m'aidant amplement. Pourtant un jour, oui, un jour, je les massacrerai comme ils ont osé détruire le pourpre de ses cheveux. Je leur prouverai que où qu'ils soient...Je saurais me glisser dans leurs draps pour mieux déposer mes mains sur leur gorge afin de les exterminer.

Finalement, un peu avant l'archiper Sabaody - ironie du sort - j'ai quitté le navire, préférant continuer ma route seule, ou peut-être trouver des gens partageant mes idées : détruire ceux qui ont tout détruit...Capitaine ou non, je m'en fous, du moment qu'on ne me retrouve pas.



Test RP

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L'joueur
Prénom/Surnom ; Robert, 57 ans, au chômage, tu veux jouer avec moi ?
Âge ; Une poussière, deux poussières, trois poussières, quatre...Oui je continuerai jusqu'à dix-neuf, un problème ?
Aime ; Muse, True Blood, One piece (non sans blague ?), Deadman Wonderland, Bleach, Shaka Ponk, les félidés, Death Note, etc.
N'aime pas ; Ne pas manger, ne pas boire, ne pas rire, les araignées et surtout...l'abolition du nutella, rien que d'en parler j'ai des boutons d'huile de palme qui ressortent.
Un commentaire ; Joli forum o/ !
Stinson H. Jeanne
TERREUR
CAP'TAIN
Stinson H. Jeanne
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Emploi/loisirs : ...Voyager sur le dos d'un ours pétant des arc-en-ciel.
Humeur : A te dessiner un hippopotame sur la tronche pendant que tu pionces.

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Dorikis:
Jeanne || Avec le canon d'un flingue entre les dents, c'est sûr qu'il est plus difficile de gueuler. { Terminée Left_bar_bleue24/30Jeanne || Avec le canon d'un flingue entre les dents, c'est sûr qu'il est plus difficile de gueuler. { Terminée Empty_bar_bleue  (24/30)
W&R: 45
TERREUR CAP'TAIN
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Lun 4 Fév - 11:50
    Bienvenue parmi nous Jeanne ! (Ou devrais-je dire Hannibal ? :3)

    Alors déjà, bon début de présentation ! Surtout, lorsque tu as fini up nous sur ce même poste. Quelqu'un passera pour te noter. N'oublie pas qu'ensuite, tu devras passer par l'invention de ton fruit. (Mais pour ça il faudra terminée ta présentation).

    Si tu as un problème ou autre, n'hésite pas à passer par la boîte à Mp ♪.
    On ne mord pas (ou presque pas).

    ♪♪

Marvel Cinderreich
SERGENT-CHEF
Marvel Cinderreich
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Jeanne || Avec le canon d'un flingue entre les dents, c'est sûr qu'il est plus difficile de gueuler. { Terminée Left_bar_bleue15/50Jeanne || Avec le canon d'un flingue entre les dents, c'est sûr qu'il est plus difficile de gueuler. { Terminée Empty_bar_bleue  (15/50)
W&R: 40
SERGENT-CHEF
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Jeu 7 Fév - 17:00
Merci Marvel :3 ! Je up donc pour dire que ma fiche est finie ^^ Je suis désolée de la qualité et de la longueur, je n'arrive vraiment pas à faire plus court, j'ai déjà viré cinq chapitres, j'en suis réellement confuse, pardon TT.
Stinson H. Jeanne
TERREUR
CAP'TAIN
Stinson H. Jeanne
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Jeanne || Avec le canon d'un flingue entre les dents, c'est sûr qu'il est plus difficile de gueuler. { Terminée Left_bar_bleue24/30Jeanne || Avec le canon d'un flingue entre les dents, c'est sûr qu'il est plus difficile de gueuler. { Terminée Empty_bar_bleue  (24/30)
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TERREUR CAP'TAIN
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Ven 8 Fév - 17:56
    Bonsoir ! C'est long. Oui oui... Je me doute que tu as bien raccourcis car il y a énormément à faire avec un personnage décris en toute finesse. Bémol primaire, les quelques répétitions faites dans tes descriptions et le fait que tu utilises trop de courtes phrases. Même avec style tel que le tiens (deuxième personne du singulier) qui est facilement dur à manier tu enivres ton lecteur. De toute manière, c'est soit ça plait, soit ça ne plait. Là tu as gagné ton défis Wink. Tu le manie avec minutie, essaye de prolonger l’effort avec de plus longues phrases. Peu de fautes. Certaines sont fracassantes, mais ça doit être dû à soucis de relecture (oui, je comprend qu'avec autant de lignes, ce soit décourageant, même pour sois xD). Vocabulaire enrichit, c'est diversifié mais un peu répétitif parfois, tournant sur certain mot un peu trop autour du détail concret, ce qui arrive à 'lasser' le lecteur.
    Pour conclure, personnage complexe qui a son originalité et qui pourrait ensuite avoir un vrai impact sur la trame. Nous allons donc te mettre le niveau 20, ainsi que t'offrir 10 Keikens et le grade deTerreur (Le grade de Supernova n'étant pas disponible à la présentation), avec 45W&R. Je vais donc te diriger vers ta fiche technique !

    N'hésite pas à me Mp en cas de soucis ou autre Wink.
    Bonne chance à toi ♪♪.

Marvel Cinderreich
SERGENT-CHEF
Marvel Cinderreich
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