Eustach [100%]

♪ Piranhas, piranhas ♪ Ragnagni et ragnagna ♪ Piranhas, piranhas ♪ C 'est nous les méchants piranhas ♪

Spoiler:

Dans un bar sur l'une des Blues, Le Poisson qu'a les Crocs qu'il se nomme l'coin, l'ambiance se veut festive, l'établissement étant animé par un groupe d'ivrognes au milieu de la pièce, buvant et chantant avec le sourire aux lèvres. Il s'trouve que j'suis au milieu de ces types et qu'ils représentent mes amis, ma famille comme j'le répète sans cesse. V'là maintenant plusieurs années que nous sommes ensemble, traversant avec succès les difficiles épreuves et fêtant les bons moments dans les tavernes sur notre route. L'île des hommes-poissons, notre terre natale à tous est bien loin désormais, mais personne ne s'en plaint, ne vient pleurer sur une quelconque épaule. Nous sommes un équipage de joyeux lurons ! J'savais bien qu'on ne faisait pas de conneries avec mon frère en rejoignant le Capitaine Kasshern. C'est un gars puissant et son projet a de l'avenir, nous ne pouvions pas refuser.

Et dire que nous avions débuté comme simple matelot sur l'navire, nous en avions fait du chemin ! Oh ce n'était pas la première fois que j'posais les pieds sur navire, ayant déjà vogué sur les flots avec mon propre équipage il y a de cela des dizaines d'années. Du temps où Roger, Shiki et Barbe Blanche n'étaient pas aussi célèbres et puissants qu'ils le sont aujourd'hui. Bien que pour Roger, ce ne soit plus le cas avec sa mort. Célèbre, il le sera éternellement mais il n'est plus vraiment au sommet de sa puissance hein... En tant que Capitaine des Pirates du Piranha, mon nom s'est propagé sur bon nombre d'îles, majoritairement sur les Blues, ainsi que quelques-unes de la Route de Tous les Périls. Grand Line, sacrée foutue épreuve pour mes gars et moi-même ! Nous avons défendu farouchement nos peaux à plusieurs reprises !

Jusqu'au jour où nous sommes tombés sur plus forts que nous et que l'équipage a été décimé... Je m'en souviens encore comme si c'était hier, quelle sacrée raclée ahah ! Nous avions traversé la première moité de la Grand Line lorsque notre navire a croisé celui de cet homme au fruit du démon. Crack Van le Morse. J'ai immédiatement engagé le combat, belliqueux comme j'le suis. Mauvaise tactique. En l'espace d'une quinzaine de minutes, l'affaire fut pliée. Plus d'équipage, la plupart de mes gars morts, moi miraculeusement encore en vie, j'me suis retiré sur mon île. Ma terre natale, celle où j'ai vu le jour pour la première fois de mon existence. D'retour chez moi, j'me suis dit qu'il valait peut-être mieux laisser les jeunes se charger du reste. D'punir les hommes pour leurs conneries, ainsi passèrent des années.

Aux côtés de mon frère, j'ai commencé à reprendre goût à la piraterie. Pas de quoi relancer ma carrière prématurément stoppée par cette raclure de Morse, mais c'était déjà un bon début. Finalement, c'requin nous est apparu au moment opportun. L'envie de reprendre la mer me titillait salement, chose que Kasshern semblait vouloir faire. Il montait son propre équipage et se cherchait des hommes pour l'accompagner dans son périple. Nous avons accepté. Son ambition m'faisait marrer, même si j'y comprenais pas grand-chose. Un délire assez important sur sa nourriture, des bâtonnets de poissons qui seraient bien au-delà de tout autre aliment culinaire. L'reste était misérable face à ses poissons panés. Une magnificence œuvre gastronomique qu'il avait pris pour habitude de surnommer sa bouffe. 'Fallait bien reconnaître que l'goût était pas dégueulasse du tout.

J'ai suivi malgré tout, on s'marrait bien à ses côtés. Et finalement, au fur et à mesure que son projet se développait, j'ai fini par y croire dur comme fer moi aussi. Au point que j'me suis vachement impliqué dans l'affaire, m'surprenant à rendre visite aux commerçants qu'il forçait à vendra sa nourriture si le stock n'était pas écoulé. Tout plein de petites conneries du genre qui fit de moi un membre de l'équipage à part entière, puis un véritable second du Capitaine, plus qu'impliqué dans sa cause.

- Là franchement les gars, j'veux pas paraître pessimiste, mais on s'est embourbé dans la merde jusqu'aux nageoires...

Mes hommes me regardent avec des têtes de chiens battus... ils l'ont bien compris qu'on s'en sortirait pas facilement cette fois. J'crois bien qu'on a été trop loin et qu'il est désormais trop tard pour faire machine arrière, y'a plus qu'à trouver une solution pour tout arranger. La question reste à savoir comment... De quelle manière s'y prendre pour calmer les ardeurs de tout un peuple furibard ? Que j'explique la situation en quelques lignes. Moi et mes gars avons débarqué sur une île de Grand Line, située entre Little Garden et le Royaume de Drum, une île de repos en quelque sorte avant d'aller se les geler sur l'île hivernale. C'est ce que nous pensions en posant les pieds sur Moumoute Island. Un vaste morceau de terre peuplé de créatures en tout genre, mais également habitée par un peuple qui nous était jusqu'ici inconnu. Après des heures d'exploration, nous sommes tombés sur le village dans lequel ils vivaient en paix. Nous avons immédiatement sympathisé avec les villageois et avons découvert tous les secrets de l'île.

A savoir qu'ici, tout ce qui ne porte pas une afro est considéré comme étranger. La tradition veut que depuis des millénaires, les natifs de l'île, ainsi que tout être vivant sur Moumoute Island porte cette fameuse coupe emblématique. Même les animaux sont coiffés de la sorte, c'est assez magique comme coin ! Nous pliant aux coutumes de l'île, l'équipage au grand complet se retrouva avec cette inégalable coupe de cheveux sur le crâne, même moi qui perdait déjà les cheveux. Cela changea drastiquement le moral des troupes qui furent instantanément remontés à bloc ! Ils pétaient la forme et transpirer d'envie d'en découvre avec la Route de tous les Périls ! L'esprit combatif de la coupe afro qu'on appelle cela ! Sauf qu'à chaque fois que deux peuples différents se côtoient, ne serait-ce que l'espace de quelques semaines, les choses finissent inévitablement par déraper. La faute à un manque évident de connaissance de notre part concernant les nombreuses traditions et coutumes des Moumouteux. Un beau jour, un de mes gars a fini par faire une connerie.

Porter l'afro commençait à le peser et il n'était pas le seul, sauf que notre log pose n'était toujours pas rechargé et que nous ne pouvions pas quitter l'île. Et que rester à dormir dehors, avec les nombreuses bêtes sauvages n'attendant qu'une chose, que l'on baisse notre garde pour nous bouffer, nous ne pouvions pas quitter les Moumouteux. C'fameux pirate de qui tout est parti, a abandonné dans sa hutte sa touffe de cheveux l'espace de quelques heures même pas. Cela fut suffisant pour être montré du doigt par les fils de la Moumoute sacrée, avant que l'un de leur brave guerrier décide de réparer cet affront. Il lui demanda dans un premier temps de la remettre, sans succès. Il insista sur un ton plus virulent et ses paroles furent aboyés comme des ordres. Mauvaise idée avec mes gars, il s'fit envoyer s'faire foutre bien gentiment. Le guerrier insista et commença à menacer l'homme-poisson issu des poulpes, qui, de colère, fit bouffer de force sa moumoute au guerrier. Véritable sacrilège qui souleva la colère du peuple Moumouteux !

Qu'on les pende qu'ils hurlèrent ! Il faut les décapiter, ces traîtres ! Sales étranger, au bûcher ! Ils étaient furax et nous n'avions toujours pas de direction à suivre pour rejoindre la prochaine île. Pris de court, ne sachant que faire, j'ai opté pour la fuite dans la forêt. Nous avons évidemment été suivi. Ils nous traquèrent jours et nuits durant trois longs jours. Exténués, ne dormant que très peu les nuits, l'ordre fut donné de regagner la navire, en espérant tenir jusqu'à la recharge du log pose. Seulement, c'était sous-estimer la fureur des Moumouteux qui nous suivirent jusqu'au bateau, armés de torches et décidé d'en finir avec nous. Ils allaient foutre le feu au navire ces sales cons ! Nous ne pouvions pas les laisser faire ! D'un autre côté, l'idée de m'attaquer à tout un peuple idolâtrant l'Afro ne m'enthousiasmait guère. Pas de peur, nous n'avions peur de rien. Seulement, tout comme eux, l'afro portait une place importante en mon cœur, d'autant plus après tant de jours passés à la porter.

Définitivement, je ne pouvais pas le faire.

Et alors que la situation semblait désespérée, la solution m'apparut très clairement, subitement.

Si pour ces gens, l'Afro est une question d'honneur, alors autant leur donner la chance de défendre cet honneur en opposant l'abruti à l'origine de cette pagaille, au pauvre guerrier offensé !

Le premier tournoi inter-racial de toute l'histoire de Moumoute Island allait avoir lieu ! Soumettant l'idée au chef de la tribu Moumouteux, ils adorèrent le concept et acceptèrent de nous donner une seconde chance. Ce fut un succès. Bon, nous avons été écrasés dans les épreuves, mais on s'est foutrement bien éclaté et tout est rentré dans l'ordre !